Bénédicte Gallon, directrice générale adjointe : Le Learning Planet Institute : confiance, exploration et liberté
« Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns ». Cette phrase de Jacques Brel, c’est le moteur de Bénédicte Gallon, directrice générale adjointe du Learning Planet Institute, où elle travaille depuis plus de sept ans. Après un tour du monde, un engagement humanitaire, et des expériences dans l’audit et le conseil, elle n’avait, de ses mots, jamais vu une organisation avec une « telle confiance en l’autre ».
12 03 2024
Bénédicte Gallon, directrice générale adjointe : Le Learning Planet Institute : confiance, exploration et liberté

« Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns ». Cette phrase de Jacques Brel, c’est le moteur de Bénédicte Gallon, directrice générale adjointe du Learning Planet Institute, où elle travaille depuis plus de sept ans. Après un tour du monde, un engagement humanitaire, et des expériences dans l’audit et le conseil, elle n’avait, de ses mots, jamais vu une organisation avec une « telle confiance en l’autre ». Rencontre.

Bénédicte Gallon © Quentin Chevrier

Le sourire aux lèvres, l’œil toujours malicieux, Bénédicte Gallon a une énergie chaleureuse et un dynamisme à toute épreuve qu’elle transmet dans les couloirs du Learning Planet Institute, aux équipes et aux étudiants. Dans son bureau au cœur du campus parisien de 5300m² dont elle a piloté le chantier, elle raconte son parcours et son affection pour une organisation unique à ses yeux. « Je ne suis pas arrivée au Learning Planet Institute complètement par hasard. D’ailleurs, je crois que ce n’est le cas de personne : étudiants, personnel, ou enseignants ! »

Après une école de commerce et une école d’ingénieurs, Bénédicte Gallon fait ses débuts dans l’industrie, avant de partir en tour du monde avec son mari. Ce voyage est l’occasion de randonnées, de sessions d’alpinisme et de plongée mais il est aussi le lieu d’un engagement humanitaire avec l’ONG Cameleon aux Philippines. « Après ce tour du monde, on avait beaucoup reçu et on avait envie de donner.»

Le couple décide de retourner aux Philippines pendant deux ans pour accompagner et structurer Cameleon, qui accompagne des jeunes filles abusées et propose des programmes communautaires. Leur fille aînée naît aux Philippines, et ils rentrent en France. Bénédicte Gallon travaille alors pour KPMG, dans la section spécialisée ONG. Parents, ils s’occupent aussi avec son mari d’une crèche parentale. « Les sujets d’éducation étaient déjà très prégnants » dit-elle, en souriant.

En parallèle, Bénédicte Gallon travaille avec le Téléthon, les Scouts et Guides de France. Au sein de  la Fondation Bettencourt Schueller. Elle y met en place le mécénat social et travaille sur deux grands projets : l’un sur l’audition, et l’autre avec le Centre de Recherches Interdisciplinaires, le CRI (ancien nom du Learning Planet Institute). « Au fur et à mesure, j’ai été détachée dans les projets, la relation avec François Taddei s’est renforcée et je suis rentrée au Learning Planet Institute quand un poste a été ouvert »

Depuis, elle ne l’a pas quitté. Et pour cause :

Je crois n’avoir jamais vu une organisation avec une telle confiance en l’autre. Il y a un véritable respect de l’autre. Je t’écoute parce que que tu as quelque chose à apporter, que tu sois étudiant·e, chercheur·se, enseignant·e, manager ou salarié·e. Il y a une bienveillance et un respect rares ici. Lorsque de nouvelles personnes arrivent, on est d’abord dans l’accueil, jamais dans la défiance.

Pour Bénédicte Gallon, la culture du Learning Planet Institute, c’est finalement d’être à l’écoute dans le collectif. « C’est assez incroyable, et je crois que les valeurs véhiculées par François Taddei et Ariel Lindner au tout début sont toujours là. La place de l’étudiant, par exemple, est particulièrement centrale.»

Learning Planet Institute © Antonin Weber_Hans Lucas

Selon Bénédicte Gallon, l’écoute de la jeunesse et de ses projets devrait être généralisée hors des murs du Learning Planet Institute. « Ici, les étudiants montent leurs projets (project-based learning), apprennent à collaborer et à traiter des questions sous plusieurs angles. Ils développent leur esprit critique. Nous les choyons et incarnons véritablement cette proximité avec eux.»

Bénédicte Gallon est bien placée pour parler, elle qui est souvent présente aux présentations de projets et aux fêtes avec les étudiant·es. « Les étudiants et les équipes du Learning Planet Institute sont très proches, que ce soit via les stages, les apprentissages, les clubs que les étudiants créent, ou encore les activités phares de Learning Planet Institute comme l’IKIGAI ou le MakerLab. » D’ailleurs, quand on pose la question du profil type des étudiant·es du Learning Planet Institute, Bénédicte Gallon a du mal à répondre tant la diversité est grande.

Chacun ressort avec sa singularité, enrichie de la singularité de l’autre. Ici, on te recrute tel que tu es, dans ton authenticité et dans ton entièreté.

L’ancrage dans la recherche, qui fait également partie intégrante de la culture du Learning Planet Institute depuis ses débuts, permet aux étudiants et aux équipes d’explorer, de tester des projets, de prototyper. « La culture du OUI au Learning Planet Institute n’est pas une blague. C’est une culture de liberté. Il n’y a pas de limites, on s’autorise à explorer l’inconnu, c’est encouragé et cela perdure. La capacité à se dire que l’on défriche en permanence, que l’on ne va où personne n’est, est inconfortable mais fait de nous une organisation mouvante et un carrefour de rencontres intéressantes. Parfois, cela fait peur mais c’est de cette manière que l’on monte des projets, que l’on crée, avec des gens à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur. »

Bénédicte Gallon le disait, elle n’est pas venue au Learning Planet Institute complètement par hasard, et elle pense que c’est le cas de chacun·e.

On vient ici parce que l’on croit au projet, qu’on partage les mêmes valeurs. On vient parce que la mission de créer une société apprenante, pour certains c’est une véritable quête. On vient parce que l’on se choisit les uns les autres et qu’on choisit une communauté. Ce sont des choses auxquelles on est très sensibles lorsque l’on recrute.

Le Learning Planet Institute est une organisation organique. Cette culture de l’accueil de l’autre, de l’exploration, de l’interdisciplinarité se retrouve dans les murs du campus dans le 4ème arrondissement de Paris. « Le management et le bâtiment sont totalement alignés avec les valeurs que l’on porte.», souligne Bénédicte Gallon.

« C’est un lieu d’expression, de liberté, de tentatives. On teste des projets, on prototype… L’aménagement de ce campus jusqu’à l’installation, c’était l’un de mes premiers gros chantiers. J’ai revu tous les plans, les aménagements, j’ai dû embarquer les équipes et toute une communauté qui n’avait pas encore vécu ensemble (à l’époque, il y avait des chercheurs à l’hôpital Cochin, des équipes et des étudiants dans la tour Montparnasse…). Il fallait réfléchir à la meilleure manière de faire cohabiter les étudiants, les chercheurs et les chefs de projet. Ça s’est super bien passé. On voit que le bâtiment est à l’image de cette communauté, c’est l’expression physique de l’Institut: un lieu interdisciplinaire, agile, modulable et respectueux des matériaux (gestion des déchets, des achats, choix des fournisseurs…). Les gens prennent plaisir à venir ici. »

Quand on demande à Bénédicte Gallon ce qui l’étonne chaque jour au Learning Planet Institute, elle parle de diversité, d’enthousiasme et de bonne humeur, et cela la porte, même lorsqu’elle rencontre des défis inhérents à un poste de direction. « Ça sourit, les gens sont heureux, ils ont plaisir à se retrouver. C’est hyper agréable.», dit-elle sans cacher sa propre satisfaction.

Mais cela ne suffit pas : de nouveaux projets alimentent toujours l’organisation. « Je peux en citer deux (parmi d’autres) qui sont intéressants : un projet autour de la santé mentale et du bien-être des enfants (LISA) – dont Élie Rotenberg, ancien étudiant, est à l’initiative, et un enjeu pour l’Institut de passer à l’échelle internationale afin de créer un projet au service de la planète en fédérant des acteurs. L’Alliance LearningPlanet joue ce rôle mais nous souhaitons aller plus loin, en pensant une université décentralisée (la Planetizen University), où chacun apporte son savoir-faire et ses valeurs. C’est pourquoi nous avons récemment signé un partenariat avec l’Université des Nations-Unies, et nous ne comptons pas nous arrêter là : nous sommes nombreux dans le monde à penser de cette manière et il faut capitaliser sur ces valeurs partagées !»


EN SAVOIR PLUS

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Un portrait écrit par Marie Ollivier
Merci à Bénédicte Gallon d’avoir répondu à nos questions

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